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Les nouvelles orientations de la famille

La revendication des homosexuels de reconnaître la possibilité pour les personnes de même sexe de vivre en union stable, au même titre que les couples hétérosexuels, afin qu'elles puissent former un noyau familial, n'est pas nouvelle. La récente décision de la Cour Supérieure de Justice (STJ), qui a confirmé des décisions de 1ère et 2ème instances, accordant à une femme de Bagé (RS), le droit d'adopter deux garçons, enfants adoptés de son conjoint, devrait créer de nouveaux précédents et modifier la Droit de la famille au Brésil.

Les homosexuels cherchent depuis longtemps à consolider leurs droits auprès du pouvoir législatif, à travers des projets de loi qui ont tendance à être oubliés et toujours négligés. Les politiciens sont plus intéressés à juger d’autres questions que celle-ci, qui est assez controversée et fortement combattue par les groupes religieux, qui s’opposent avec insistance à son approbation.

Le projet de loi qui a donné naissance à la nouvelle loi sur l'adoption n° 12.010 2009/7018 incluait dans l'un de ses articles la disposition expresse selon laquelle les couples homosexuels pouvaient adopter. Sous la pression des groupes religieux, le projet a été approuvé avec la suppression de cet article. Outre l’absence de dispositions légales, les politiques entendent interdire l’adoption par les couples de même sexe par le biais de projets de loi. C'est le cas de la députée Zequinha Marinho (PSC-PA), auteur du projet nº 2010/XNUMX, qui propose de modifier le Statut de l'Enfant et de l'Adolescent (ECA), en insérant une telle interdiction dans le texte.

Cependant, les politiciens opposés à l’adoption par les couples homosexuels ont vu leurs préjugés tomber. Voir les décisions rendues successivement par la Cour supérieure de justice, le Tribunal de l'État du Mato Grosso et de São Paulo, le tout dans un intervalle de 10 jours.

La première d'entre elles a eu lieu le 27 avril dernier et a été prononcée par le STJ, qui a accordé à une habitante de Bagé (RS) le droit d'adopter deux garçons, les enfants adoptés de son compagnon. Le lendemain, une décision est venue du TJ-MT, accordant le même droit à un homme dont la compagne avait déjà adopté un enfant. Début mai, le TJ-SP a accordé le même droit à une femme qui vivait avec son compagnon, mère adoptive d'une fille.

Il y a eu trois victoires axées sur le bien-être du principal bénéficiaire de l'adoption, l'enfant. C'est elle qui mérite attention et soins et, s'il existe une structure familiale, même si elle n'est pas identique à celles que déterminent nos lois (familles hétérosexuelles), il n'y a aucune raison de refuser à l'enfant le droit d'être adopté.

En d’autres termes, en concluant qu’il existe effectivement une structure familiale saine et stable, qui assure à l’enfant bonheur, sécurité et amour, il n’y a aucune raison de justifier la séparation de ceux qui vivent déjà ensemble de manière harmonieuse. Il n’y a aucune raison de leur refuser le droit à la vie de famille puisque les plus petits ont eu le bonheur, même informel, de vivre ainsi. Outre l'harmonie de ces enfants avec la famille qui les a élevés, l'adoption par un partenaire est fondamentale sur le plan juridique.

L'enfant adopté par un seul des partenaires n'établit des liens juridiques qu'avec lui, si étroits soient les liens d'affection noués avec celui qui ne l'a pas adopté. Elle ne sera qu'héritière et ne pourra exiger qu'une pension alimentaire de l'adoptant ; et seuls les avantages qui lui sont accordés pourront bénéficier à l'enfant.

Un exemple courant est l’impossibilité d’inclure l’enfant dans le plan de santé de la personne qui élève également l’enfant, mais qui ne l’a pas légalement adopté et, par conséquent, n’entretient pas de liens juridiques avec l’enfant.

Avec l'adoption par un partenaire, comme le préconisent des jugements récents, l'enfant établit des liens juridiques avec ses deux parents. Elle sera leur héritière, pouvant exiger les mêmes droits de l'un ou de l'autre, bénéficiant des avantages que tous deux peuvent lui apporter.

Avec des décisions innovantes comme celles-ci, notamment celle du STJ car il s’agit d’un tribunal supérieur, qui est déjà entré dans l’histoire de la recherche de l’égalité et de la dignité humaine, tout le monde a gagné. La famille qui, qu'elle soit homosexuelle ou hétérosexuelle, a la plus grande fonction de fournir aux enfants le soutien indispensable pour qu'ils se développent et grandissent en bons citoyens, gagne. Des citoyens qui, à l’avenir, diront probablement que rien n’est plus important que d’accorder à chacun le droit au bonheur.

* Sylvia Maria Mendonça do Amaral est avocate spécialisée en droit de l'homosexualité, de la famille et des successions au sein du cabinet Mendonça do Amaral Advocacia, auteur du livre « Manuel pratique sur les droits des homosexuels et des transsexuels » et éditrice du site Amor Legal – sylvia@smma.adv.br.

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