Dans une décision sans précédent, la Cour suprême fédérale (STF) a rejeté un recours du ministère public du Paraná, qui s'opposait à l'adoption conjointe du couple Toni Reis et David Harrad, et a abordé pour la première fois la question de l'adoption homosexuelle. La décision a été rendue le 16 août, mais n'a été publiée au Journal officiel du STF que le 24 août. Le rapporteur du cas était le ministre Marco Aurélio.
Toni et David avaient déposé un recours en adoption conjointe en juillet/août 2005 auprès du tribunal pour enfants et adolescents de Curitiba. Ils ont ensuite suivi les phases standards d'un processus d'adoption, qui comprend la visite d'un psychologue et d'un travailleur social. Le couple a été approuvé pour adopter.
En 2007, le couple a obtenu une sentence favorable, mais le juge a précisé qu'ils ne pouvaient adopter qu'un enfant de 10 ans. Le couple a estimé que la décision était préjudiciable et a décidé de faire appel. La Cour de justice a accueilli l'appel du couple et a décidé à l'unanimité que Toni et David pouvaient adopter sans restrictions quant à l'âge et au sexe de l'enfant.
Mais le ministère public du Paraná a déposé un recours extraordinaire auprès du Tribunal suprême fédéral, alléguant une violation de l'article 226 de la Constitution, soulignant que les couples de même sexe ne sont pas reconnus comme des unions stables.
Heureusement, le STF a rejeté l'appel du ministère public. Le ministre Marco Aurélio a soutenu que la question discutée par le Tribunal de Justice du Paraná était la restriction concernant le sexe et l'âge des enfants, et non la relation entre le couple Toni et David, qui vivent ensemble depuis 20 ans.
"Je suis fier que le STF ait respecté les articles 3 et 5 de la Constitution fédérale, qui stipulent qu'il n'y aura pas de discrimination au Brésil et que tous sont égaux devant la loi, sans distinction d'aucune sorte", a déclaré Toni Reis.
